Marie-Chantal a été la première salariée dédiée au Collectif KifKif. Chargée de projet puis médiatrice sociale adulte relais, elle œuvre depuis 2012 à accompagner les personnes concernées, à faire entendre leurs voix. Elle travaille aussi à sensibiliser, notamment les jeunes, à la question des discriminations à travers des interventions et divers projets culturels. En parallèle, elle œuvre avec patience au tissage d’un réseau de bénévoles et de partenaires divers susceptibles de faire avances la cause de l’égalité.
Arrivée aux discriminations par hasard ?
Pourtant, comme le raconte Marie-Chantal, elle n’était pas au départ branchée sur la question des discriminations : « c’est le Collectif qui est venu à moi ! ». En mai 2011, alors qu’elle était en recherche d’un logement sur Wazemmes, une assistante sociale lui conseille de rencontrer Saïd Zamoussi d’Iris Formation pour envisager un retour à l’emploi. Après quelques échanges, ce dernier lui propose de travailler avec lui à la structuration d’un Collectif de lutte contre les discriminations, aboutissement de 3 années de rencontres du « groupe de travail » sur les discriminations. En effet, ce dernier a vite repéré les aptitudes professionnelles et personnelles de Marie-Chantal.
Titulaire d’un diplôme d’assistante tri-langue et d’un MBA (Master Business Administration), Marie-Chantal rentre alors de sept années de vie professionnelle au Rwanda. Là-bas, elle a monté des projets et exercé des fonctions de commerciale, notamment dans une radio locale. Rien à voir avec les discriminations ? Qu’à cela ne tienne, Marie-Chantal est sensible au sujet et partage les valeurs du Collectif. Elle accepte donc la proposition de Saïd et se forme peu à peu, sur le tas, au contact du terrain, des partenaires et des réalités rencontrées.
Des fonctions polyvalentes au service du développement du Collectif
D’abord centrée sur le travail de partenariat, la formation des bénévoles et la communication de l’association, Marie-Chantal se retrouve « un peu par accident » avec l’exposition « Égalité, parlons-en » de l’ACSé entre les mains. Décidée à ne pas laisser cet outil au placard, elle propose ses premières interventions dans les structures d’éducation populaire du quartier, puis rencontre un certain succès auprès des institutions scolaires, développant notamment de nombreuses interventions en collège. Au fil des années, c’est un véritable volet prévention qui va se développer au cœur du Collectif, avec différents outils supports et des événements récurrents comme la semaine « Oser la différence ! » à partir de 2016.
Le métier de médiatrice sociale comme une évidence
Au moment de renouveler son poste, Marie-Chantal affine son positionnement et devient médiatrice sociale adulte relais. Cela entre en parfaite cohérence avec ses activités puisque Marie-Chantal anime les permanences et reçoit les personnes concernées par les discriminations. Avant tout chose elle écoute, puis oriente et/ou accompagne en toute bienveillance. Pouvoir mener un accompagnement global – portant à la fois sur les aspects sociaux, administratifs, moraux et psychologiques – est une nécessité au regard des multiples difficultés rencontrées par les personnes victimes de discrimination.
Combien de métiers mène aujourd’hui Marie-Chantal ? « Au moins trois ou quatre ! » dit-elle en souriant. Mais tout fait sens et s’imbrique pour empoigner le problème des discriminations par différentes entrées, et ainsi renforcer l’efficacité des actions.
Marie-Chantal se souvient avec précision des termes utilisés pour définir la mission qui lui a été confiée il y a dix ans et qui perdure encore aujourd’hui : donner de la visibilité au Collectif pour que les victimes puissent aisément faire le pas de solliciter l’équipe en cas de besoin. Et, au passage, informer et sensibiliser le maximum de personnes sur cette question avec pour objectif principal de développer leur pouvoir d’agir.